LA VOIE DE LA SOIE
La Route de la Soie ouvrit officiellement le commerce entre l’Extrême-Orient et l’Europe sous la dynastie Han, qui régna sur la Chine de 206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C. L’empereur Han Wu envoya l’envoyé impérial Zhang Qian pour entrer en contact avec des cultures d’Asie centrale en 138 av. J.-C., et ses rapports de voyage transmettaient des informations précieuses sur les peuples et pays présents en Occident. Cependant, le transport de marchandises et de services sur ces itinéraires remonte encore plus loin. La route royale, qui reliait Suse (dans l’actuel Iran) à plus de 2 000 kilomètres à l’ouest à Sardes (près de la mer Méditerranée dans l’actuelle Turquie), a été établie par le souverain perse Darius Ier durant l’Empire achéménide, environ 300 ans avant l’ouverture de la Route de la Soie.
Les Perses élargirent également la route royale pour inclure de plus petites routes reliant la Mésopotamie au sous-continent indien, ainsi qu’à l’Afrique du Nord via l’Égypte. Alexandre le Grand, souverain de l’ancien royaume grec de Macédoine, étendit son pouvoir à la Perse par les voies royales. Des parties de la route furent finalement intégrées à la Route de la Soie. Les routes commerciales est-ouest entre la Grèce et la Chine commencèrent à s’ouvrir durant la 1. et IIe siècle av. J.-C. : l’Empire romain et l’Empire Kushan (qui régnaient sur le territoire de l’actuelle Inde du Nord) bénéficièrent également du commerce créé le long de la route de la Soie.
Fait intéressant, le mot grec ancien pour la Chine est « Seres », qui signifie littéralement « terre de soie ». Cependant, malgré ce lien évident avec le nom, le terme « Route de la Soie » n’a été inventé qu’en 1877, lorsque le géographe et historien allemand Ferdinand von Richthofen l’a utilisé pour la première fois pour décrire des routes commerciales. Les historiens préfèrent aujourd’hui le terme « Routes de la soie », qui reflète plus précisément le fait qu’il y avait plus d’une route. Les routes de la Route de la Soie comprenaient un vaste réseau de stations commerciales, de marchés et de voies de passage stratégiquement situés, destinés à rationaliser le transport, l’échange, la distribution et le stockage des marchandises. Ils s’étendaient de la métropole gréco-romaine d’Antioche à travers le désert syrien et Palmyre jusqu’à Ctésiphon (la capitale des Parthes) et Séleucie sur le fleuve Tigre, une ville mésopotamienne de l’Irak actuel. Depuis Séleucie, les routes allaient vers l’est à travers les montagnes du Zagros jusqu’aux villes d’Ecbatane (Iran) et Merv (Turkménistan), d’où d’autres routes passaient vers l’actuel Afghanistan et vers l’est jusqu’en Mongolie et en Chine.
Les routes de la Route de la Soie menaient également à des ports du golfe Persique, où les marchandises étaient ensuite transportées le long des fleuves Tigre et Euphrate. Les routes depuis ces villes sont également reliées à des ports le long de la mer Méditerranée, d’où des marchandises étaient expédiées vers des villes de tout l’Empire romain et vers l’Europe. Bien que le nom « Route de la Soie » provienne de la popularité de la soie chinoise parmi les marchands de l’Empire romain et ailleurs en Europe, ce matériau n’était qu’un des principaux objets d’échange entre l’Orient et l’Occident. Le commerce dans la soi-disant ceinture économique de la Route de la soie comprenait fruits et légumes, bétail, céréales, cuir, outils, objets religieux, œuvres d’art, pierres précieuses et métaux, et, peut-être plus important encore, langue, culture, croyances religieuses, philosophie et science.
La chose la plus importante à dire est qu’à cette époque, le savoir, ainsi que les plantes médicinales et culinaires ont commencé à se répandre significativement entre les continents. Les épices extraordinaires de l’Orient sont rapidement devenues populaires en Occident et ont changé la cuisine dans une grande partie de l’Europe, ainsi que les croyances médicales sur l’utilisation de nombreuses herbes. Avec l’essor des routes commerciales, l’intérêt de la médecine européenne pour les remèdes naturels venant d’Extrême-Orient a également grandi.